Le géant de l’e-commerce et du cloud prévoit de déployer 3 236 satellites dans l’orbite terrestre basse pour fournir un accès internet très haut débit aux Etats-Unis et « dans de nombreux autres pays ». Une demande officialisée le 4 juillet auprès de la Commission fédérale des communications américaine (FCC).
Dans la course au Net
spatial, les projets StarLink, de SpaceX, et OneWeb, en partie financé par
SoftBank, Virgin et Qualcomm, ont désormais un concurrent de taille. Amazon a
déposé, le 4 juillet dernier, sa demande auprès de la Commission
fédérale des communications (FCC) d’envoyer 3 236 satellites de
télécommunication, non géostationnaires, dans l’espace.
L’objectif de ce projet baptisé Kuiper et piloté par Kuiper Systems, filiale d’Amazon créée pour l’occasion, est de « venir en aide à des dizaines de millions de gens qui manquent d’une connexion internet », assurait Jeff Bezos en avril dernier au site GeekWire.
L’objectif de ce projet baptisé Kuiper et piloté par Kuiper Systems, filiale d’Amazon créée pour l’occasion, est de « venir en aide à des dizaines de millions de gens qui manquent d’une connexion internet », assurait Jeff Bezos en avril dernier au site GeekWire.
Les satellites Kuiper
couvriront 95% du globe
On en sait maintenant
davantage sur le projet, grâce aux documents confiés par Kuiper Systems à la
FCC : au total, 784 satellites seront placés à une altitude orbitale de 590
kilomètres, 1 296 à 610 km et 1 156 à 630 km. le tout en 5 lancements. Amazon
doit commencer par un premier envoi de 578 satellites, suivi de quatre autres
phases de lancement.
Ces satellites couvriront, à termes, une bande allant du 56ème parallèle Sud au 56ème parallèle Nord. Cette couverture englobera donc la plupart des régions habitables du globe à l’exception de la Sibérie, du Groenland, et d’une partie de l’Alaska. Ce dernier point représente d’ailleurs un écart par rapport à la loi américaine, qui demande une couverture totale du territoire américain. Amazon a donc dû demander une dérogation spéciale au régulateur.
Ces satellites couvriront, à termes, une bande allant du 56ème parallèle Sud au 56ème parallèle Nord. Cette couverture englobera donc la plupart des régions habitables du globe à l’exception de la Sibérie, du Groenland, et d’une partie de l’Alaska. Ce dernier point représente d’ailleurs un écart par rapport à la loi américaine, qui demande une couverture totale du territoire américain. Amazon a donc dû demander une dérogation spéciale au régulateur.
Des antennes «
modulables et orientables »
Si le dossier ne
détaille pas précisément les caractéristiques des satellites, on apprend
toutefois qu'ils seront pourvus d'antennes réseau à commande de phase afin de
produire des rayons modulables et orientables. La constellation émettra sur la
« bande Ka », soit sur des fréquences comprises entre 23,5 et 40
GHz.
Si aucune date de
lancement n’a pour le moment été avancée par Amazon, la FCC réclame que 50% des
satellites soient mis en orbite dans les six ans qui suivent la validation du
projet, et le reste dans les neuf ans.
La filiale d’Amazon n'a pas non plus précisé à quelle entreprise elle fera appel pour propulser ses satellites, bien que l'on puisse penser aux lanceurs de BlueOrigin, une entreprise qui appartient aussi à Jeff Bezos. On ne sait pas davantage si Amazon se chargera de vendre la connexion internet elle-même ou si elle confiera cette tâche à un opérateur.
La filiale d’Amazon n'a pas non plus précisé à quelle entreprise elle fera appel pour propulser ses satellites, bien que l'on puisse penser aux lanceurs de BlueOrigin, une entreprise qui appartient aussi à Jeff Bezos. On ne sait pas davantage si Amazon se chargera de vendre la connexion internet elle-même ou si elle confiera cette tâche à un opérateur.
Un projet piloté par
un transfuge de SpaceX
Le Projet Kuiper est
dirigé par Rajeev Badyal, ancien vice-président de la division satellites de
SpaceX, licencié fin 2018 par son PDG, Elon Musk. Celui-ci était mécontent de
l’état d’avancement du projet de satellite internet de l’entreprise.
Aujourd’hui baptisée StarLink, la constellation de SpaceX a été, elle, validée par la FCC et 60 des 12 000 satellites prévus sont déjà en orbite, lancés en mai dernier. OneWeb, dont nous avons déjà parlé sur Industrie & Technologies, a, de son côté, envoyé ses six premiers satellites en février. D’autres entreprises privées, comme Facebook ou Kepler Communications, sont aussi dans les rangs. De quoi interroger sur le nombre de débris orbitaux que cette flotte de satellites pourrait causer. Pour rassurer la FCC sur ce point, Amazon a promis que ses satellites étaient programmés pour se désorbiter après dix ans d'utilisation, même s'ils ne sont plus en contact avec la Terre.